Il y a peu, j'ai eu l'occasion de passer quelques jours aux Emirats Arabes Unis. Mon bégaiement était aussi du voyage ...
Lors d'une soirée dans le désert, j'ai discuté avec un indien. Il se présente (en anglais) et me demande d'où je viens.
Et là, j'ai eu grave du mal. Comment lui expliquer que je comprenais ce qu'il me disait mais que j'étais bègue et que j'avais tout simplement un accrochage ? Je connaissais les termes en anglais mais je me sentais pas suffisament à l'aise avec la langue anglaise pour les utiliser. Pas sûr que lui les connaissait d'ailleurs. Pas envie non plus de tomber dans une habitude de dire que je bégaie dès que le plus petit accrochage pointe le bout de son nez. Alors que faire ? Il pensait que je ne comprenais pas et répétait sa question, ce qui ne faisait que renforcer mon blocage. J'ai fini par lui dire que je venais de France au bout d'une minute et demie. Je m'en suis pas trop mal sorti mais ça a soulevé plusieurs questions et fixé un nouvel objectif pour mon bégaiement : arriver à être autant à l'aise dans la gestion de mon bégaiement dans les langues étrangères que dans ma langue maternelle.
Lors de ce séjour, j'ai aussi noté l'importance du regard dans la communication. J'ai eu l'occasion de visiter une magnifique mosquée. Pour tout le monde, obligation d'être nu-pieds et pour les femmes celles d'être voilée. La jeune femme qui nous accompagnait a dû aussi se plier à cet usage. Je me suis rendu compte qu'il m'était alors bien plus difficile de lui parler. Le voile était pour moi un frein à la communication. Vous allez me dire que je continuais à voir le regard. En effet, mais il me manquait inconsciemment quelque chose. J'ai réalisé à ce moment là, l'importance de l'expression faciale. J'ai besoin de toute cette communication non verbale comme le sourire, les traits du visage pour parler sans sentir de blocage arriver.
En deux trois jours, j'ai encore appris sur mon bégaiement. Et plus je le connais, plus je sais comment le contrer ou relativiser son importance. J'ai hâte de partir à nouveau dans un pays étranger et d'en apprendre encore plus sur mon vieux compagnon de route. J'ai envie de libérer toute une partie de moi que le bégaiement a trop longtemps retenu.
Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année.
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