Il est une peur profonde, une peur plus ou moins consciente qui peut ronger une personne bègue : la peur de bégayer. Peur d'être ridicule ? Pas seulement.
Le bégaiement peut être associé à de mauvais souvenirs quand la réaction de l'autre a été incompréhension, moqueries. Bégayer à nouveau va rapeller ce qu'on l'on voudrait oublier et ne pas voir se produire à nouveau. Peur d'un nouvel échec. Peur de remonter sur le vélo par peur de tomber à nouveau.
La peur de bégayer est la peur de ne pas arriver à faire quelque chose de naturel pour les autres. Elle peut aussi être la peur de montrer une vulnérabilité. Peur d'apparaître différent. Peur de ne pas arriver à s'exprimer comme on le voudrait lors d'entretiens, d'oraux ou tout simplement quand on désire séduire.
Je me souviens de la peur d'être interrogé en classe, de l'angoisse qui montait quand je sentais mon tour venir. Je me souviens compter le nombre de personnes avant moi pour savoir sur quelle question j'allais être interrogé. Préparer ma réponse, choisir les mots que j'allais utiliser. Me les répéter dans ma tête encore et encore. Je me souviens de la peur du mot sur lequel je savais que j'allais buter lors d'une lecture en classe. Je me souviens de mon soulagement quand j'étais sauvé par la sonnerie de fin de cours.
La peur de bégayer est terrible car comme à chaque fois que l'on appréhende quelque chose, on va donner encore plus de chance à cette chose d'arriver. Plus on appréhende de bégayer, plus on y attache d'importance et plus on a de risque de bégayer. Se détacher de cette peur est donc essentiel et permet j'en suis sûr de réduire son bégaiement.
La peur de bégayer peut amener à des choses ridicules comme se déplacer pour prendre un rendez-vous alors qu'un simple coup de téléphone aurait suffi. Elle peut mettre en place toute une panoplie de techniques d'évitements. Pour ma part, bien trop souvent j'évite de ... parler.
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